
Les vers parlent au cœur pour faire résonner les révoltes et sourire les impuissances : «Tous mes amis pleurent quand leurs paupières /giflent les ciels d’impossibles combats/qu’ils rêvent les poings serrés, parlant bas/de refaire à l’aube un lit de poussière. » Le mérite de la forme est ici de se faire oublier. Il faut pratiquement que, dans le dernier volet du livre, l’auteur thématise l’artisanat précaire, laborieux, de l’écriture, pour que l’on prenne conscience du cisèlement qui s’est opéré. L’alexandrin, la rime sont fréquemment de mise, mais l’on n’y voit goutte. Non content de nourrir de mots les emportements, Karel Logist peut même nous faire rire, notamment lorsqu’il met en scène le quart d’heure studieux du poète qui « enstrophe tout ce qui lui trotte par la tête sur douze pieds. » Contrairement au personnage du poème, on se gardera toutefois de faire passer Force d’inertie au « vide-ordures » : ces quelques grammes de poésie peuvent adoucir le cours du temps. Laurent Robert, Le Carnet et les instants, décembre 1996.
Karel Logist, c’est un ton, peu banal, un état poétique latent, des cadences et des images, une forme de désespoir, comme dans une constellation d’impasses dont le rayonnement aboutit à moi (Antonin Artaud). Exaspérant et tendre, « fort comme la tempête et possible comme un naufrage », inclassable. Joseph-Paul Schneider, Luxemburgerworst, 21 novembre 1996
Karel Logist est un poète de force et de défi qui tutoie nos solitudes et nos lâchetés. […] Depuis son premier recueil, il poursuit un questionnement vital. Ses poèmes constituent pour nous et pour lui une parole permanente. Luc Norin, La Libre Belgique, septembre 1997.
Karel Logist nous pousse dans le dos et nous invite à voir plus loin que le bout de nos résignations. Il a l’humour au bout de la plume et prise la rime en la nourrissant de nouveautés, de mots d’ici, de colères, de plaisirs et d’envies d’aujourd’hui. Karel Logist a l’humour en tête et le surréalisme dansant au bout de la plume. On pense à Supervielle et à Apollinaire. On pense surtout que voilà un poète comme on les aime! Il dit la vie, les hommes d’ici, et les envies qui courent en-dessous des crânes. Il s’échappe par le chemin des poètes et nous entraîne à sa suite. Il lutte contre la « Force d’inertie ». Pascale Haubruge, Le Soir, 1997.